Note d'intention de mise en scène, Hélène Vieilletoile
« Je connais le travail d’Isa depuis 2005 mais c’est en 2017 que nous avons collaboré pour la première fois puisque j’ai mis en scène « L’Alcazar, l’envers d’un music hall ». Je suis heureuse de pouvoir développer cette aventure artistique sur un projet où elle a envie de laisser tomber ses mues en s’emparant d’un nouveau langage (pour elle) et d’une théâtralité forte.
Sa dimension spectaculaire ne s’est pas envolée avec son trapèze, au sol la puissance de cette comédienne qui se/nous raconte la résilience et s’ancre dans le vivant m’intéresse car elle parle de nos moteurs, de nos désirs, de notre possibilité de faire bouger le monde à notre rythme. Isa a l’insouciance du Clown et la détermination de la trapéziste, la force de la porteuse et la fragilité de l’artiste qui au milieu de sa carrière ne négocie pas avec le virage qu’elle doit prendre.
Isa a toujours assumé son corps « différent » En général, dans le monde du cirque la femme est fine, légère et souriante…
Isa n'a toujours eu que le sourire.
Elle a mis en avant, dans les différents personnages qu’elle a interprétés tout au long de sa carrière, sa rondeur et donc sa différence, mais surtout sa féminité. Depuis maintenant une vingtaine d’années, elle explore son côté glamour en mettant en avant ses courbes et ses formes.
Aujourd’hui, elle a 40 ans, son corps lui parle, elle doit mettre le cirque entre parenthèse car la reconversion est arrivée. Son corps crie et dit stop !
Toute sa vie elle a associé le travail du corps à l’endurance, l’effort, l’épuisement, un corps d’acrobate où l’exploit technique révèle l’artiste et avec toujours en toile de fond la séduction. Il s’agit d’apprendre à faire parler ce corps sans le tordre, sans brutalité, laisser tomber l’armure, il va falloir réapprendre à séduire à 40 ans sans paillettes … est-on aussi séduisant(e) sans l’admiration qu’on nous porte ?
Quand elle regarde les femmes qui ont jalonné son parcours, la réponse est évidente : la séduction ne dépend pas de l’exploit.
Comme dans un parcours initiatique de (re)conquête d’elle-même, elle va à travers les autres et la valeur qu’elle leurs porte questionner sa vraie nature, son essence, elle va se « corpsprendre ».
Pendant 20 ans elle a été un support de projections du désir des autres, aujourd’hui elle veut redistribuer les cartes et de nous séduire avec de nouvelles armes peut-être, de façon inattendue certainement.
Quand j’ai demandé à Isa de me donner à chaud la liste des Figures-repères Féminines de sa vie, elle m’a cité en vrac : Marilyn Monroe, sa cousine Eva, Juliette (la chanteuse), sa grand-mère Juliette, Jeanne Moreau, Dalida, Colette, Jessica Rabbit, Eve (du célèbre duo Adam et Eve), les suffragettes, les Pussy Riots, Joséphine Baker, Maritxu (la maman de Marco son copain d’enfance), Vanessa Paradis (pour le premier plan de La Fille sur le pont), Edith Piaf, sa Maman Momo (parce que sinon elle va avoir des problèmes…), Cass Eliot (pour avoir refusé de signer avec un producteur car il lui imposait de perdre 30 kilos)"
L'histoire :
Une comédienne sur scène… enfin non, une circassienne… non, une ancienne circassienne… non, une femme artiste d’une quarantaine d’année.
Elle va raconter… non, danser… enfin non, sauter, courir, rouler, rire ou crier… non, elle va se raconter à travers les femmes de sa vie.
Non, les femmes de sa famille, la mère, la sœur, la cousine ou la grand-mère enfin oui mais pas seulement…
Ses idoles aussi, bien sûr Maryline Monroe pour son glamour ou Cass Eliot pour son corps tant assumé… mais aussi les visages, les sourires, les rides de toutes les femmes du monde.
Elle va se confier, réfléchir pour raconter son histoire grâce à toutes ces figures féminines. Comment elle s’est construite, elle.
Elle va parler du corps de la femme séduisant ? vieillissant ? En utilisant son corps en dansant ou suspendu à un portant.
Quelle(s) femme(s) sommes nous ??? Tou(te)s.
Isa Muñoz (la comédienne)
La scénographie :
L’élément principal du décor est un portant à vêtements (sur roulettes) sur lequel Isa peut changer de costumes à volonté et également évoluer dessus (tel un agrée de cirque). Un chemin de photo délimite le tour de piste tel les souvenirs de sa vie. et des trapèzes accrochés si haut.
La scénographie est légère car l’envie de pouvoir le jouer absolument partout est très présente dans l'équipe. Nous souhaitons pouvoir le jouer dans les théâtres, mais aussi dans des salles des fêtes, sous chapiteau, dans une église, dans des maisons de retraite ou plus atypique encore. L’idée est d’emmener notre bulle d’intimité partout et de la recréer.
Médiation culturelle :
Atelier :
Des ateliers pourront être proposés pour des groupes d’enfants, collégiens, lycéens ou adultes. Selon les lieux et la présence de la metteur en scène, de la chorégraphe ou de l’artiste différentes disciplines pourraient être proposées (théâtre, danse et cirque).
L’équipe artistique :
Isa Muñoz : Comédienne
Helene Vieilletoile : Metteur en scène
Erwan Crehin : Création lumière
Elodie Bernard: co-technicien en tournée
Accueil en résidence :
La maison des 3 quartiers (86), le théâtre des chimères (64), le théâtre de la chaloupe (79), le centre culturel des Salorges (85), Le Prato (59), Cap sud (86), mairie de Rouillé (86) et de Vasles (79), Espace Agapit (79), le moulin des marais (79), festival HF (86)
Avec le soutien financier:
le conseil départemental des Deux Sèvres et la commune de Vasles (79)
Revue de presse:
Nouvelle république du 21/10/20 Adieu trapèze...bonjour théâtre
Nouvelle république du 25/10/19 Isa Munoz dit adieu au trapèze
Nouvelle république du 17/10/19 Isa Munoz prépare son prochain spectacle
crédit photo: Lulu